Mon dernier chapitre n'a pas dû plaire ^^' J'espère que celui-ci aura plus d'impact !
Spoiler
Le Chef de Meute tremble. Il a perdu la trace de la Reine. Quand elle a sauté dans le ravin, il n'en a pas cru ses yeux. Il a continué à courir tout droit pendant deux heures, cherchant un passage praticable pour descendre la chercher. Morte ou vive. Cela fait maintenant trois heures qu'il cherche sa trace. Il n'y a plus rien à faire. Si elle était morte, il l'aurait retrouvée, grâce à son odeur. Si elle était en vie aussi d'ailleurs. Il ne comprend pas. Elle a... Disparu. Il a retrouvé de son sang, des lambeaux de vêtements, des cheveux, sur les parois rocheuses. Grâce au sens dans lequel pendent les branches des buissons, il peut même raconter comment elle est tombée, comment sa chute a été ralentie par les branchages au fur et à mesure puis stoppée par l'eau. Sur la rive opposée, grâce à une tache d'eau mêlée de sang, il sait où elle s'est tirée du courant. Quelques mètres plus loin, il voit très bien l'endroit où elle a commencé à se trainer, faible, vers la paroi, dans le noir. Grâce aux éboulis, il sait qu'elle a escaladé, durant un long moment, puis qu'elle s'est reposée dans une petite grotte. Puis là... Plus rien. RIEN !
Il hurle et donne un coup de poing dans un rocher qui se brise net en deux. Il sait que le Roi sera furieux. Qu'il le punira, très sévèrement. Qui mieux que celui qui est habituellement le bourreau sait comment sont traités les condamnés ? Il laisse trainer son regard sur le sol. La lumière de la Lune Bleue n'éclaire qu'à peine les environs mais le Chef de Meute maîtrise les bases de la Voix, il sait comment chanter pour permettre à son regard de percer la nuit la plus épaisse.
L'intérieur du rocher qu'il a brisé est magnifique, tout en cristaux mauves. De vieux souvenirs, qu'il croyait disparus de sa mémoire ressurgissent tout à coup...
Il était enfant. Son père était malade, presque tout le monde l'était. Ni la Voix de l'Enchanteresse, ni la Voix de Meiko, la Reine, n'avaient réussi à éradiquer ce mal.Il se cachait avec sa mère dans la cave de leur maison pour échapper aux malades. Cette épidémie était étrange. Elle transformait les gens en bêtes féroces, meurtrières, qui dévoraient leurs propres bébés dans leurs lits, leurs femmes, leurs parents, tout ceux qui passaient à leur portée.
Des coups violents à la porte de la cave, des grognements affreux, sa mère qui lui chuchotait que tout allait bien se passer, qu'il ne devait pas avoir peur. Ensuite, tout n'a plus été que confusion, un mélange d'odeur de sueur animale, de sang, de visions d'horreur, de crocs, de griffes. Et un cri, un long cri. Sa mère qui hurlait son nom. Ce nom qu'il entendait pour la dernière fois.
"GAKUPOOOOOOOOOOO !"